Yann Couillec- Services à D'hom
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Dans le panorama socio-économique contemporain, les services à la personne se positionnent comme un pilier fondamental de la cohésion sociale et de l'équilibre économique. Cependant, une évaluation minutieuse de la politique de soutien de l'État à ce secteur révèle une série de défis et de risques potentiels, comme l'a souligné le rapport récemment publié par la Cour des Comptes, sous la direction éclairée de Pierre Moscovici, Premier Président de cette institution.

L'une des critiques principales adressées à cette politique de soutien réside dans l'absence d'une stratégie publique globale et cohérente. Cette lacune entrave non seulement la définition claire des objectifs à atteindre, mais également la coordination efficace des différents dispositifs de soutien, créant ainsi un environnement fragmenté et complexe à gérer. Cette fragmentation nuit à la transparence et à la reddition de comptes, éléments essentiels pour assurer une gouvernance efficace et éthique dans ce domaine crucial.

Par ailleurs, la complexité excessive des dispositifs de soutien existants et leur manque d'efficacité sont pointés du doigt. Bien que des investissements substantiels aient été consentis, notamment à travers le crédit d'impôt aux services à la personne, les résultats tangibles en termes de création d'emplois et d'amélioration des services demeurent en deçà des attentes. Cette inefficience soulève des questions légitimes quant à l'utilisation judicieuse des ressources publiques et appelle à une révision en profondeur des mécanismes de soutien en place.


Dans cette optique, les recommandations émises par Moscovici dans le cadre du Projet de Loi de Finances 2025 revêtent une importance capitale. Il est impératif de clarifier les objectifs des soutiens publics aux services à la personne, de simplifier les mécanismes de soutien et de rationaliser les dépenses fiscales afin d'optimiser leur efficacité et leur impact.

cour des comptes

Deux scénarios de réforme ont été envisagés pour concrétiser ces recommandations. Le premier scénario préconise une focalisation sur les activités de la vie quotidienne, avec une réduction des avantages fiscaux associés. Une telle mesure pourrait cependant susciter des préoccupations quant à la viabilité financière des entreprises du secteur, potentiellement compromises par une diminution des incitations fiscales, ce qui pourrait avoir un effet domino sur leur capacité à fournir des services de qualité à des coûts abordables pour les consommateurs.


Quant au deuxième scénario, il propose une modulation des paramètres du crédit d'impôt, préservant ainsi certains avantages fiscaux pour les activités essentielles comme l'autonomie ou la garde d'enfants. Cependant, cette approche pourrait engendrer une complexité administrative accrue pour les entreprises, qui devraient naviguer à travers un ensemble de règles et de réglementations plus complexe, requérant ainsi une gestion plus attentive des incitations fiscales.


En conclusion, la réforme proposée des mécanismes de soutien aux services à la personne apparaît comme une étape cruciale dans la quête d'une politique publique plus efficace et efficiente dans ce domaine vital. Toutefois, il est essentiel d'appréhender les implications de ces réformes de manière exhaustive, en tenant compte des différents acteurs impliqués, notamment les entreprises du secteur et les consommateurs, afin de garantir une transition harmonieuse vers un système plus juste, transparent et durable.